mardi 4 mai 2010

anaCo 2 - Si tu me tues, je crie (Zora Lee est un artichaudt)

Didier de Lannoy
Vieux Didier s'intronise président-fondateur de la branche congolaise de la famille (avec Zora Lee et bus 96)
Dépêches de l'agence de presse privée Ana et le Congo (AnaCo) - Série 2
Deuxième compil de dépêches (déchaussées, divagantes, yoyotantes) de l’agence de presse privée AnaCo : recueil de non-dits, de cartes postales électroniques, de clichés de famille et de « cartons de château » résolument nunuches… dans lesquels, avant sa crevaison, Vieux Didier raconte à sa façon, en se donnant toujours le beau rôle, la vie dure qu’il a menée à Motema Magique et s’applique à faire des mignardises et des chatouilles à presque tout le monde parce que (le contraire aurait été trop risqué) « on ne peut quand même pas dire du mal des pendards de sa propre bande »
Nassogne (Badja), Matonge (Bruxelles), 2006-2007
Extraits - En vrac




Sur l'agence AnaCo, voir aussi:
http://anaco1.blogspot.com/

et
http://anaco3.over-blog.net/


Sur le Congo, voir aussi (notamment):



Si tu me tues, je crie


Je suis encore jeune et belle… et toujours désirable.

J’ai un petit job, officiel et déclaré, dans l’Administration… pour la sécu, les impôts, les allocs

- J’ai deux enfants, Monsieur, une fille et un garçon… âgés de 15 et de 10 ans !

le droit à la pension, les relations, la protection syndicale…

Mais pas tous les jours de la semaine. Seulement quatre jours. Du lundi au jeudi, de six heures à quatorze heures…

Je travaille comme femme à tout faire…


Je suis chargée, plus particulièrement de torchonner et de détartrer les chiottes, d’épousseter les meubles avec un chiffon humide, de nettoyer et de désinfecter les sols, de vider et de changer les sacs en plastique des poubelles individuelles et

- Je ne fais pas que ça ! On me confie aussi des tâches plus importantes…

de préparer le café du commissaire divisionnaire et de ses adjoints et

- C’est toujours moi qu’on envoie !

d’acheter des baguettes, des sandwiches, du fromage, des chips, du pinard, de la bière ou du café pour les « ruptures de jeune » et les petites fêtes qu’on organise régulièrement dans le service… toutes les occasions sont bonnes… il n’en ratent pas une… les promotions, les mutations, les mises à la retraite, la nouvelle année, la nomination d’un nouveau ministre et la démission de son prédécesseur, l’achoura, la chandeleur, le mouloud, la noël

- C’est souvent la fête au commissariat ! Bien sûr qu’on me bisoute et que je me laisse quelquefois tapoter les fesses mais ça ne va pas plus loin… je ne mélange pas les genres… Marrante, serviable et pas bégueule, c’est comme ça qu’ils me voient, les flics du commissariat… mais je ne leur laisse jamais sortir la matraque !

les orphiques, l’épiphanie, les rameaux, l’expiation, la circoncision, l’excision, la purification, la fête du sacrifice, la rupture du jeune, le sabbat, les rois mages, le carnaval, les bacchanales, les arrestations et les décorations… ils ne se refusent jamais rien dans l’Administration… et…

d’acheter, une fois par an, des fleurs pour l’anniversaire de l’épouse légitime du patron, une couronne mortuaire que son chauffeur et confident va déposer au cimetière et

d’acheter aussi, une fois par semaine, des fleurs, du champagne et un gâteau au chocolat pour les orgies

du commissaire divisionnaire avec Mademoiselle Adélice

- Et je te dis, Monsieur, que Mitsou est une sacrée salope… même qu’elle aurait tendance à préférer les pompiers de New York aux flics parisiens… Je t’expliquerai ça tout à l’heure…

alias Mitsou, sa ravissante maîtresse, une artiste débutante que le commissaire encourage et dont il assure la protection… et qui, tous les lundis soirs, vers dix-neuf heures, vient lui tenir compagnie dans son logement de fonction…

- Et ils s’enferment et ils rient, Monsieur ! Jusqu’à des vingt-deux heures ou même des vingt-trois heures ! Et le lendemain matin, c’est moi qui fais le ménage…


à Paname, dans un célèbre commissariat de police qui est très impliqué dans la gestion des activités ludiques, sportives et culturelles

- Non, ce n’est pas ça qui m’a donné des idées, Monsieur…Mais j’ai quand même appris plein de trucs…

des bois, bosquets, buissons et broussailles de la ville…


Où se rencontrent et se reniflent, la nuit venue (et le jour aussi), Blanche Neige

- A quelle heure termines-tu ton service, belle enfant ? Je n’en peux plus de t’attendre ! Je suis guedin de toi ! A donf !

- Dans une heure, beau Prince ! Encore quelques caves à éponger et je suis entièrement à toi !

et le Prince Charmant et l’Ogre et le Petit Poucet et le Chat Botté et les Sept Nains et la Grand-Mère et le Petit Chaperon rouge et le Grand Méchant Loup et les Trois Petits Cochons et le Corbeau (tenant dans son bec un fromage) et le Renard (par l’odeur alléché)


Et le reste de mon temps m’appartient. Et j’en use comme je l’entends, en toute liberté…

Depuis toujours, en effet, à l’époque des vacances ou pendant mes longs week-ends, je voyage…

- C’est dur mais, en général, Monsieur, ça se passe plutôt bien ! Et, quand on gère ça bien, c’est même assez rentable…

je voyage et je fais la pute, loin de Paris, là où personne ne me connaît, pour encaisser un max de pognon…


Soit à l’étranger...

J’ai déjà baisé partout. Depuis l’âge de quatorze ou quinze ans. J’ai coïté sur une aire de pique-nique entre deux mobil-homes aux environs de Zurich et même à bord d’un pétrolier immatriculé

- Ayant jeté l’ancre à Reykjavik ou au Havre, j’ai oublié !

au Lichtenstein ou à Andorre.

J’ai forniqué avec des touristes belges dans une baraque de « frituriste », comme ils disent à présent, garée sur un parking de Jativa.

- Amener ses frites-mayo et son cervelas en vacances au pays de la paella, il faut le faire, non ?

Et dans un parloir d’établissement pénitentiaire à Tirana, une cabine de plage sur roues à Middelkerke, le cockpit d’un avion se préparant à atterrir à Palerme ou les coulisses d’un théâtre en plein air à Varna. J’ai aussi accompli l’acte de chair et sous le porche d’une cathédrale

- Il y a de l’athée à l’intérieur d’une cathédrale,

- Comment ça ?

- A l’intérieur même du vocable, quoi ! Il ne faut pas chercher plus loin ! De l’athée non-pratiquant, certes, mais auquel on peut faire appel néanmoins, à l’occasion, en certaines circonstances, lorsque l’occasion se présente, si cela s’avère nécessaire…

- Sale gamin ! Jouette !

à Barcelone, à l’intérieur d’un confessionnal de l’église de Gesu à Bruxelles et sur le cercueil de Saint-Monon à Nassogne.

- Mais jamais dans une synagogue ou dans une mosquée, tu sais, Monsieur ! J’ai plus peur de Yaveh et d’Allah que de Dieu… Sauf de celui qui nous vient des Etats-Unis, celui-là est encore plus craignos… Leur God-là, est vraiment très méchant…

J’ai également eu des accointances dans une soute à bagages, un pigeonnier, un squat, un terrain vague, un talus qui longe les rails de chemin de fer. J’ai copulé sur une chaise roulante, un football de table ou un billard électrique.

- Aucun lieu ne peut plus me surprendre, Monsieur ! J’ai baisé partout, Monsieur, dans tous les pays et tous les endroits possibles…et ça s’est toujours bien passé, tu sais… dans l’équité, la dignité et le respect !


Soit en province…

Je me suis fait troncher

- J’ai toujours eu des dispositions ! Depuis très tôt…

depuis l’âge de quatorze ou quinze ans (j’avais quitté le village, je ne voulais plus me lever aux aurores, couper le bois, puiser l’eau, réactiver le feu), par tous les métiers de la canaille et de la racaille : les tailleurs de pierres à aiguiser, les gardiens d’immeubles, les surveillants de cantine, les instituteurs, les bedeaux, les ramasseurs de feuilles mortes à la pelle, les maîtres nageurs des bords de mer et les CRS de haute montagne, les facteurs-viticulteurs du département de l’Aude, les livreurs de journaux, les soldats du contingent, les magasiniers de chez Casino, les cuisiniers de gargotes, les pêcheurs à la langoustine, les amateurs de vin de messe et les goûteurs de femmes fruitées, les loueurs de chaises longues, les passeurs d’eau et les fumeurs de pipes en terre, les manadiers de Camargue qui marquent les taureaux au fer rouge, les tireurs et les pousseurs qui font entrer les chevaux de course dans les boîtes de départ… Et aussi par toutes les professions de la haute et de l’élite : les agrégés de grec et de latin, les tastevins, les avocats d’assises, les médecins acupuncteurs, les amis du Centre des tumeurs de l’hôpital Tenon, les députés de l’opposition et les sénateurs de la majorité

- Mais c’est quand même un député de l’opposition qui m’a aidée à trouver un boulot dans l’Administration !

les directeurs financiers et les hommes d’affaires proches de Charles Pasqua qui m’invitent à passer un week-end à la chasse au canard, les officiers de la Légion d’honneur et les commandeurs du Mérite agricole, les consultants pour des marchés en Amérique du sud…

- Et même un spécialiste du prêt-à-porter de Clermond-Ferrand, Monsieur !

tous les tireurs et les pointeurs de la France profonde.

- Plus personne ne peut plus me surprendre, Monsieur ! J’ai baisé tout le monde, Monsieur, dans toutes les positions… et ça s’est toujours bien passé, tu sais… dans la liberté, l’égalité et la fraternité…


Je ne suis pas une cocotte « à temps plein ».

Je suis plutôt une pigiste, une occasionnelle, une amatrice… ce qui ne m’empêche pas d’être aussi une virtuose… une femme de l’art qui maîtrise bien son boulot

- Vidanger les eaux usées et passer la serpillière, ça me connaît, Monsieur !

et tient à le faire correctement.


Actuellement

- Je suis devenue plus « mature », moins gamine, plus réfléchie, moins aventureuse…

j’effectue des extras à Bruxelles où je descends, tous les week-ends, par le Thalys.

Je ne tapine pas en voiture décapotable sur l’avenue Louise mais je fais les cent pas, rue des Commerçants et rue Van Gaver, près de la station de métro Yser.

Dans l’ombre. Tranquillement. Comme tout le monde. Avec la discrétion corrosive qui sied à ma fonction.

Même si, quelquefois

- J’emprunte alors l’uniforme de pompier de New York de mon patron ! L’uniforme dans lequel il s’habille pour qu’elle le dézippe et le déboutonne ! Il le cache dans son bureau, le cochon, au fond d’un placard fermé à clef…Dont il croit être le seul à avoir la clef mais dont j’ai évidemment le double… Jusqu’où ça va l’amour, hein, Monsieur ! Mais ne répète ça à personne… Si ça s’ébruitait, le Commissaire divisionnaire risquerait peut-être de perdre son boulot et Mademoiselle Adélice son amant… Mais moi, de toute manière, je me ferais virer sur le champ, comme une serpillière !

je me déguise en sapeur pour aguicher

- Mais je facture (le nettoyage à sec, le repassage, l’emballage, le transport, etc) ce genre de prestations beaucoup plus cher, Monsieur !

les clients qui, depuis le onze septembre, prennent un pied particulier à niquer les combattants du feu de la libre Amérique


Ce soir-là, ça sentait vraiment l’urine dans le quartier Alhambra. Plus encore que d’habitude…

- J’y arrive, Monsieur, j’y arrive… Je vais te raconter tout ce qui s’est passé…

Des femmes vertueuses (aimant glisser la main dans les poches du pantalon d’un curé haut gradé

- Dont la carrière est riche en rodomontades, processions religieuses et menaces d’excommunication ! Mais, tu sais, quand tu les mets dans ton lit, ce sont des gens absolument charmants, Monsieur…Un peu tordus, peut-être… ils se prennent pour l’archange Gabriel et veulent qu’on joue à la pucelle… mais ils sont tellement respectueux…

et lui écossant les boutons de la braguette comme on égrène les perles d’un chapelet… et sachant les lui arracher, par surprise, d’un geste violent… et ensuite les lui recoudre, avec tendresse, sans lui piquer le gland) (ou dont les cheveux se coincent parfois dans la fermeture à glissière du jeans d’un jeune révérend)…

et des vierges déflorables

- En amont et en aval, par devant ou par derrière …

en hauts talons, adossées à la porte d’un hôtel ou patrouillant sur le trottoir, se toisaient et se méprisaient, comme à l’accoutumée...

Et des préservatifs, des gris-gris, des scapulaires contre les fièvres, des seringues, des tests de grossesse et des médailles miraculeuses jonchaient les porches, les trottoirs et les caniveaux.


La nuit était

- Et je ne suis plus toute jeune, Monsieur ! Je n’ai plus mes quinze ans ! Ça me fait presque vingt ans de footing, de cascades et de contorsions dans les guiboles !

déjà bien avancée.

- Oh, doux Jésus, qui soulagera mes jambes lourdes et fatiguées ? C’est ce que je me disais, Monsieur, juste au moment où…

lorsqu’une belle voiture de sport, décapotable, de couleur rouge, rôdant à la recherche d’une proie facile, avançant à pas d’homme… m’a découverte, a cligné des phares et s’est arrêtée à ma hauteur... Le conducteur m’a interpellée et m’a demandé ce que

- Tout, mon lapin ! Je sais tout faire !

je savais faire et à quel prix. J’ai levé les mains. Deux fois. Deux fois dix doigts. Deux cents euros, quoi ! Et le type a paru surpris, m’a semblé tirer un peu la gueule mais

- Deux cents, catin ! Ce n’est pas donné !

- Comment ça, mon lapin ? A peine le coût d’un plein d’essence pour ta bagnole, non ?

- Oui, mais ce n’est pas remboursé !

m’a quand même invité à monter dans sa voiture. Il était complètement saoul (gonflé comme un tampax dans une théière) mais

- Deux cents euros, radasse ! Vraiment ?

- Ben oui, deux cents, mon lapin ! Et je les vaux bien! Ça fait longtemps que je fais le boulot et je possède bien ma partie ! Et ne t’imagines pas que je ne me laisse plus monter par le premier gnocoteur venu ! Et que je ne me fais plus tirer dans n’importe quel trou par n’importe quel grimpeur ! Moi, mon lapin, je ne vends plus mes légumes et mes fruits à même le sol, sur une bâche en plastique ! On ne me cogne pas comme ça, moi ! J’ai beaucoup grandi et, à trente-trois ans passés, je refuse de m’accoupler encore dans l’inconfort et l’insécurité ! Je les mérite bien mes deux cents euros, mon lapin !

j’ai accepté, malgré son état, d’accompagner le type à condition qu’on

- On ne m’a pas découverte dans un caniveau, mon lapin ! Ni près d’une décharge publique !

loue une chambre d’hôtel…


Quinze à vingt-cinq euros seulement

- C’est dans tes prix, mon lapin ? T’es cap ? T’assures ?

pour deux heures d’occupation dans un établissement minable de la rue des Commerçants ou des environs de la place Anneesens…

Une chambre aux murs peints en bleu, avec un lit tendu de draps rouges, un grand miroir, une salle de bains attenante, comprenant une baignoire, deux lavabos, des toilettes, un bidet et une pharmacie-poubelle (pour y jeter les vieux tubes de dentifrice, les flacons de shampooing vides, les pots de vaseline désemplis, les cotons-tiges cireux, les sparadraps jaunâtres, les mouchoirs en papier froissés et amidonnés par les déjections, les pilosités pubiennes poisseuses, les brouillons de lettres d’amour ou de rupture, les couches-culottes merdeuses, les tampons périodiques sanglants et les caoutchoucs gluants)…

Et, en guise de décoration, accrochés au chambranle de la porte ou de la fenêtre, des têtes d’ail (contre les vampires) et un bouquet de houx (contre les sorciers)…


ou qu’on aille dans le « flat » que le type prétendait avoir pas loin de la Porte de Namur.


Le branleur, que j’avais déjà informé

- Deux cents euros, traînée ! Vraiment ?

de mes tarifs, a proposé qu’on s’arrête d’abord

- Pour retirer du pognon, roulure ! Et m’acheter un pack de cannettes de bière…

à un Mister Cash et à un 24/24 de la rue de la Paix…

Et ces bonnes dispositions m’ont, évidemment, rassurée…


On a fini par localiser… difficilement… du côté de la rue du Trône (entre la la rue du Viaduc et la place Blyckaerts) ou de la rue de la Longue Vie (tout près de la place de la Tulipe) ou de la rue des Champs-Elysées (à côté du Delhaize)…

- En fait, grognasse, ce n’est pas ici que je loge ! J’habite à Uccle ou à Tervuren, moi ! A Schoten ou à Grez Doiceau, moi ! Ici, c’est seulement un « kot à baiser », un appart de dépannage qu’un copain a mis à ma disposition pour le week-end et dont il m’a refilé les clefs !

la baraque de « Mon lapin ». On a trouvé (toujours aussi dif-

ficilement et en zig-

zaguant) un emplacement de parking. On a pris l’ascenseur. On est entré dans le foutoir de « Mon lapin ».


Et là, on s’est aussitôt mis en tenue de combat.

Et on a commencé la partie sans attendre.

Et le match paraissait, d’abord, se dérouler tout à fait normalement jusqu’au

- Couvre-toi, mon lapin ! Pas question qu’un viandard quelconque me refile la chtouille ou le sida ! Ou qu’il me foute en cloques ! Et je ne suis pas assez moche pour accepter de faire gratuitement ce que les autres ne veulent pas faire ! Mais si tu y mets le prix…

- Tu te prends pour qui, putasse ? Tu fais trop de manières !

moment où, apparemment mécontent des services reçus, le serpent s’est énervé, s’est emporté, m’a roué de coups et, sans prévenir et sans me demander la permission

- Eh là, mon lapin ! J’ai pas

a enlevé délibérément son préservatif et

- envie de

a cherché à m’

- marcher sur

imposer des

- une miiiiiiiiine !

positions et des prestations non prévues dans le contrat-type.


Me giflant, me bourrant de coups de pied, m’agrippant les cheveux, me tirant et me traînant par terre, m’obligeant à m’agenouiller, me griffant les épaules et le cou, ouvrant une cannette, me versant de la bière sur la poitrine, me dégueulant sur le ventre et

- Pour deux cents euros, je peux même te tuer et rien ne va se passer, sac à bites ! Je suis un Prince, moi ! Un nonce apostolique, un président honoraire, un ministre d’Etat, un sénateur à vie ou un eurodéputé ! Et tu me dois le respect !

- Si tu me tues, Votre Principauté, je crie et j’ameute tout le monde !

- Appelle-moi Votre Excellence !

- Je suis connue dans le quartier, Votre Excellence ! Et si je criiiiiiiie… le mollah Omar, Philippe Guilmin, Andrew et Jipéji viendront tout de suite se porter à mon secours !

me menaçant avec un pistolet d’alarme, cherchant à m’enfoncer son raton baveur dans la gorge dans la bouche pour m’empêcher de gueuler et

cherchant à me fouiller le corps avec les doigts, la main, le poing et

ça me faisait horriblement mal.


Je lui ai hurlé

- Altère ta joie, Votre Excellence ! Stooop…Fumier, crapule, charogne, salopard, viceloque, dégueulbite !

d’arrêter mais le bandard était dans un tel état qu’il ne se contrôlait plus. J’ai essayé de résister, j’ai supplié, j’ai pleuré …

Mais, peu à peu, j’ai senti que je reprenais des forces, j’ai réussi à agripper les couilles du miché, je les ai empoignées, pincées, pétries, froissées, broyées, trouillées, torsionnées, pressurées vigoureusement et, tandis que le viandard se tordait de douleur, je me suis relevée, je me suis rhabillée en vitesse et je me suis enfuie. Sans les euros.

- Deux cents, Madame ? Vraiment ?

- Je les vaux bien, Monsieur, tu sais ! Et si t’avais vu la bagnole du gars…

- Puis-je vous demander, Madame, de m’épargner vos familiarités et de m’appeler désormais « Monsieur le substitut » !

- Ce sera comme tu veux, Monsieur le substitut ! Après tout, le client, c’est toi, non ?

qu’on me devait ! Mais j’ai glissé ma petite culotte sous une armoire et

- Pas folle la guêpe ! Et je me suis dit, Monsieur le substitut, que ça pouvait toujours servir ! Comme preuve de ce que j’avance ! Cendrillon n’oublie jamais de pisser dans un bidet en or et de paumer sa petite pantoufle de verre sous le lit à baldaquin d’une suite présidentielle !

subtilisé le portable du client (mais je ne me suis pas risquée à escamoter ses plus beaux bijoux, son anneau seigneural ou sa croix pectorale) et je me suis précipitée chez les flicards et les assistantes sociales porter plainte

- Je suis honteuse et déçue, Monsieur le substitut ! J’ai été abusée par des promesses fallacieuses ! J’ai été chevauchée par un prince répugnant ! Un odieux cul-blanc (de type nord-européen !) m’a molestée et a tenté de me violer !

contre le salopard.

- Voilà mon histoire, Monsieur le substitut… Voilà comment ça s’est passé…Je m’en remets à toi, mon lapin…


Après mise à l’instruction, le Parquet a déclaré ne pas souhaiter poursuivre

- Je suis désolé, Madame Cendrillon, mais je ne suis pas en mesure de recevoir votre constitution de partie civile compte tenu de l’immunité dont disposent les personnes excellentes !


Evidemment, quelques jours après, « Mon lapin », s’exprimant par la voix de ses avocats, a fait savoir à la presse qu’il ne s’était rendu coupable d’aucune infraction et qu’il entendait s’abstenir de toute déclaration publique et qu’il se réservait même le droit, ultérieurement, d’obtenir

- Pour atteinte insupportable portée à son honneur !

réparation.


Conques


A Conques-sur-Orbiel, un sympathique facteur-viticulteur abandonne sa compagne du moment pour unir sa destinée à une charmante secrétaire médicale.


Au bar Le Conti


En pays cathare, à Lézignon-Corbières, vers dix-neuf heures trente, au bar Le Conti, à côté du cinéma Le Palace, en face de la Maison Clottes et

- Klottes ?

- Clottes !

de l’hôtel du Luxembourg, un match de rugby se joue à l’intérieur, sur grand écran et

- Deux Amstel !

Motema magique et Vieux Didier s’installent

- Il y a moins de monde et c’est plus calme !

en terrasse


Attendant l’heure de rejoindre « les Hauts de Montrabech » où le mariage de Nancy Lokota

- Ce sont les amis de la tantine de Washington ! Ils n’étaient pas présents à la messe ! Ils disent qu’ils ont eu une panne de voiture sur la route de l’église et qu’ils n’ont pas pu nous rejoindre plus tôt !

- Lokuta na bango ! Qui peut croire ça ?

- Nous sommes tous les deux de grands fumeurs et Papa Didier souffre de la prostate ! Il n’y a pas cendriers et de toilettes dans les églises !

et de Martin Massou doit se fêter et

- Il y aura plein de monde ! Il y aura Albert et Geneviève (les parents du marié), la « petite sœur » de Christine qui habite Paris, l’oncle Désiré qui vient d’Angleterre, le cousin Mathieu Kotolo (alias Mozart ?) et sa femme qui ne quitteront pas la piste de danse, le cousin Justin (de Fontainebleau) qui conduira les mariés dans sa belle voiture neuve (enrubannée comme un cadeau d’anniversaire) et Féfé, son épouse, et Jean-Paul, le photographe de Toulouse (tous assis à la « table d’honneur » ou à la « table de l’Equateur »)…

- Et les Kankwenda ?

- C’est nous qui les représenterons, eh ! On aurait pu, également, nous installer à la « table du Kasaï oriental », non ?

se manger et se boire et

- Il y aura de la bière ?

- Il y aura du vin et du champagne !

- Il y aura de la bière aussi ?

- Ouais…

se trémousser, sur invitation, dans la soirée et

toutes les portes de la salle, donnant sur une grande terrasse, seront largement ouvertes mais la chaleur sera quand même suffocante et les invités de la table d’à côté

- Quelle province du Congo ?

grogneront et

- Tu vois bien, douchka, qu’on a eu raison d’avoir une panne de voiture et de ne pas aller à l’église ! On se serait fait jeter par les spectateurs !

ronchonneront parce que Muka, Papa Didier et le photographe de Toulouse n’arrêteront pas de fumer…


en compagnie de quelques pères et mère de « familles à enfants », très joyeux et bien avinés, tandis que les moutards, ivres de Coca-cola, courent et sautent dans tous les sens, braillent, se poussent, se bousculent, se disputent, se cassent la gueule, se ramassent, se calment et

pleurnichent et mâchent du chewing-gum et

que la robe de Motema Magique ne cesse de raccourcir et ses gambettes de s’allonger et

- Tire sur ta robe !

que les maris, congestionnés, s’allongent le cou pour mater la petite culotte de la femme mariée de Vieux Didier et

- Tire, ko!

que leurs épouses, excédées, froncent les sourcils et

- Encore !

font des gros yeux et ferment leur

- Rentre tes jambes !

tronche…


La Butte du lion


Retour de Carcassonne par Ryanair. Eric, le fils aîné, vient chercher Papa Didier et Muka à l’aéroport international de « Brussels South

- Ça en jette, non ?

Charleroi ». Avec Lianja. Dans sa nouvelle voiture. Et voilà que la bagnole d’Eric, brusquement, le « quitte » et refuse d’obéir à son conducteur et voilà qu’elle tom-

be en pan-

ne.

- C’est peut-être l’essence !

- Ooooh ! J’vais téléphoner à Alice, fils ! J’vais t’accuser !

Sur le ring Est. Du côté de Braine l’Alleud. A la hauteur de…

- La Butte fait-elle toujours partie de la chaîne de terrils qui va de Mons à Liège en passant par La Louvière et Charleroi ?

la Butte du Lion


Même les lionnes infanticides, tueuses de pouliches et de poulains innocents, sanglotent.

Lorsque leur propres petits sont piétinés par une charge de juments furieuses, éperonnées et cravachées par des cavaliers enragés.


Zora Lee


Zora Lee

- Ah non, pas elle encore ! Yandi ve ! s’insurge ma louve, ma tendresse, ma belle brocante, mon angoisse, ma mégère, ma gaîté, mon gang

est un artichaut, pour mieux la découvrir, il faut tout

- La casquette ou le chapeau, le chemisier ou le top décolleté, la jupe-culotte vert olive, le soutien gorge push-up (dont l’innocente fait claquer les ficelles), la gaine ou la guêpière, le porte-jarretelles, le mini-slip ou le string (dont l’ingénue fait claquer l’élastique), les collants (avec une bande enveloppante qui soulève les fessiers) (et des bandes de maintien ou de compression qui amincissent la taille, les hanches et les cuisses), la nuisette fruitée, le pagne noué sur les fesses, les boucles d’oreilles dépareillées, les baskets ou les escarpins, les scapulaires contre les fièvres, les zigidas…

lui retirer.


Puis apprivoiser les lézards tocards et les piètres papillons tatoués sur les épaules et l’arrière-train de la charmante. Et faire mine d’attacher une grande importance aux questions vaseuses

- M’aimes-tu vraiment d’amour, chou, ou cherches-tu simplement à te reproduire, à transmettre ton patrimoine génétique et à assurer la pérennité de ton espèce ?

que l’adorable fait mine de se poser et aux messages débiles

- Aujourd’hui je baise gratis et sans embrouilles, chou ! La voie est libre ! Je suis disponible ! J’ai un amant mais je ne suis pas du genre à m’accrocher à mon amant comme un vieux pape se cramponne à ses dogmes et à sa crosse épiscopale !

que la simplette se risque à gribouiller sur ses lèvres et à l’intérieur de ses cuisses. Et mordiller et

suçoter les piercings ringards de l’exquise et

lècher la raie de la vicelarde (« avec vrille dans la rosace » comme dirait

- Jean-Jacques ?

- Non, Viktor !

Rousseau). Puis

- Que je te féconde ! Que je croisse et que je me multiplie !

s’allonger sur la perverse, toute dénudée

- Je t’offre tout ! J’ai tout enlevé ! Même le médaillon du Christ que je porte autour du cou !

- Traînée, va !

prête à cuire, ouvrant les jambes (dans la position de Saint André) et tendant les bras

- Et même ma bague de fiançailles !

- Fiot-Fioti ! Bulawayo ! Londonienne !

en signe de soumission et on peut alors y aller et on

- Roulure ! Créature ! Putasse !

y va et on

- Sac à bites !

tamponne la graveleuse et on

- Sa bouche, l’intérieur de ses cuisses, ses fesses, son ventre, ses seins, ses yeux, ses mollets, ses pieds, tout se mange dans la cochonne !

emboutit la débauchée mais mais mais

on

- C’est la boisson !

ne parpar parvient pas pas, malgré tous ses efffforts, à rremplir pas de ffoutre la ddégueulasse mais mais

on

- C’est sûrement la boisson ! C’est la première fois que ça m’arrive !

se pprend une sacrée foutue gamelle mais

on

s’effondre à quelques millimètres de la ligne, ign ! d’arrivée, eh ! victime d’un arrêt cardiaque, hac !


Le cheval était fatigué


Ça se passait rue de la Sapinière

Le cheval était fatigué. Son cavalier n’avait pas réussi à décrocher la « floche » et à gagner un tour de manège gratuit.

Il l’avait déposé au coin de la rue qui mène au cimetière et rentrait tout seul à la maison, à pied.


Chacun dort dans le lit de l’autre


Tantine Betena dort dans le lit de Vieux Didier. Et lui dans le sien.

Mauvaise respiration, mauvaise circulation du sang, mauvaise irrigation du cerveau : quelquefois, on se rate et ça coince…


Tantine Betena, quand elle

- C’est ton régime qui te rend si nerveuse ? Ce sont tes médicaments ?

Décroche et qu’elle marche à côté d’elle-même, Tantine Betena, quand elle crève de froid et qu’elle essaie de bronzer au feu de bois ou

- Bûcheronne ! Sorcière ! Suppôt du diable !

sur un bûcher, Tantine Betena, quand elle se blesse en faisant la vaisselle dans la minuscule salle de bain attenante à la chambre d’un petit hôtel de la rue des Commerçants ou des environs de la place Anneesens où elle avait trouvé refuge…


Et que des asticots sortent de ses blessures ?

Tandis qu’un serpent charognard émerge, sourd, surgit de la cuvette des chiottes et déborde, s’étale, se répand dans la pièce et stimule, active, actionne la pédale de la poubelle et se glisse, s’écoule, s’insinue à l’intérieur du récipient et se couche, se love, se vautre, voluptueusement, dans un lit de

- Encore ! Tu te samples, Vieux Didier ?

- J’adore !

vieux tubes de dentifrice, de flacons de shampooing vides, de pots de vaseline désemplis, de cotons-tiges cireux, de sparadraps jaunâtres, de mouchoirs en papier froissés et amidonnés par les déjections, de pilosités pubiennes poisseuses, de brouillons de lettres d’amour ou de rupture, de couches-culottes merdeuses, de tampons périodiques sanglants et de caoutchoucs gluants…


Tantine Betena, quand elle ne téléphone pas tous les jours de la semaine (le samedi soir et le dimanche aussi) à Vieux Didier, Tantine Betena, quand elle refuse son corps à Vieux Didier sous prétexte qu’il pèse trop lourd ou qu’elle souffre d’une cystite ou d’un cancer

- Une tumeur de l’hypophyse, Ducon !

de la thyroïde, Tantine Betena, quand elle tombe (s’appuie, s’affale, s’abat, s’effondre) sérieusement malade et qu’elle écrase son mégot sur la moquette de la salle d’attente de son gynécologue, Tantine Betena, quand son avion (ayant quitté Kaboul pour Guantanamo avec escales en Pologne, en Roumanie, au Maroc, en Belgique ou en Espagne) a plus d’une heure de retard (le tableau électronique renseignant que le vol a été « delayed », Vieux Didier angoisse et se demande si l’avion a été détruit) Tantine Betena, quand elle veut se déculotter dans les chiottes poisseuses de la Casina Latina (chez Shango !) ou de Tonton Mbaki (en s’efforçant de retenir avec une seule main la porte du cabinet, sortie de ses gonds, et en gueulant : « occupé ! » parce qu’un client, un mec, essaie d’entrer de force) et que la ficelle merdeuse de son string (qu’elle s’est offert dans une boutique de lingerie pour pouvoir se fumer les jambonneaux au soleil ) reste coincée entre ses fesses, Tantine Betena, quand elle se cache dans la chambre-chaufferie ou qu’elle se réfugie dans sa baignoire

- Tempête dans la salle de bains, ptite chérie ? Ce n’est pas facile de noyer un chien ?! Il y en a qui ne se laissent pas faire ?

pour pleurer, Tantine Betena, quand des chauves-souris enragées s’accrochent à ses cheveux, Tantine Betena, quand elle casse la mine de son crayon, Tantine Betena, quand elle a un très petit visage et qu’elle met ses lunettes de soleil à l’en-

vers, Vieux Didier perd

pied…


Passyna et

la finale de la coupe du monde de football à

Berlin en

l’an deux mille six.


Oufti !

Papa Didier et Muka sont sauvés.

Passyna Bula-Bula, fille de Romain et de Jeannette, en provenance de New York via Frankfurt et Aachen, prend le Thalys et débarque à la gare du Midi à 20 heures 32.

Passyna est lourdement chargée (au moins deux valises et trois sacs) (des vêtements en jeans, des postiches, des mèches, des crèmes et des poudres) et demande qu’on vienne la chercher.

Waow ! Pas moyen de regarder, sur toutes les chaînes, la finale de la coupe du monde de football opposant la France à l’Italie…

Douchka et Petite Chérie sont sauvés.

Oesje !


Mais, quand même, papa Didier et Muka ont raté le meilleur de toute la coupe :

un sacré coup de boule de Zidane

- Ta pute de mère de terroriste ! Les seins de ta femme ! Ta religion ! Les klottes de ta soeur !

sur Materazzi.


Passyna effectue un pèlerinage en Belgique (son père, la musique « latino » qu’il aimait tant, le bar « La Savane »

- Fermé depuis kala !

où plusieurs photos ont été prises) (c’était en quelle année déjà ?) (Romain, Jeannette, Passyna, Muka et Papa Didier) (et qui donc prenait les photos ?) et

Zidane n’a vraiment pas raté sa sortie.


L’Espagne, etc


L’Espagne, petite chérie, c’est une terre de lapins ottomans, non ?


Un Espagnol, c’est un Arabe qui boit du vin et mange du porc et qui (sauf en cachette) n’est pas

- Comment ça ? On ne t’a pas encore coupé le plumet de l’ananas ?

circoncis, non ?

- Non !

- Non ?

- On t’a dit non, non ?

Tandis qu’un Arabe, c’est un Espagnol qui est circoncis et qui (sauf en cachette) ne boit pas de vin et ne mange pas de porc, non ?

- Non !

- Non ?

- On t’a dit non, non ?


L’Espagne et balablabla et blablabala


Qui a perdu son petit caleçon ?


Quand Vieux Didier prend le bus 96

- Non, douchka, le 95 ! Le 96 va à Delta…

- C’est ce que tu penses, petite chérie…

avec Motema Magique et s’assied sur la banquette arrière, portant un vieux climatiseur sur les genoux, il entend un haut-parleur crachoter

- Qui a perdu son « petit caleçon » rouge à l’arrière d’un véhicule ? Et « des pots » de yaourt parfumés à la stibine ? La personne concernée est priée de prendre contact immédiatement avec le poste VNV 538 ! Je répète (c’est un nouveau numéro), avec le poste VNV 538 !

dans la cabine du conducteur de la STIB et poser des questions audacieuses ou saugrenues.


Motema Magique a sa propre personnalité et

- C’était simplement une « Picasso » rouge, voiture personnelle d’un chauffeur, mal garée, qui rendait difficile l’accès des ronibus à un « dépôt » de la STIB et dont on donnait le n° d’immatriculation et qu’on priait de déplacer immédiatement! Ou quelque chose dans le genre ! Dur-dur d’avoir un mari sourd !

n’entend pas ce que Vieux Didier entend, ne voit pas ce qu’il voit, n’imagine pas ce qu’il

- Oooh ! Je ne suis quand même pas aussi lourd que tu le dis !

- Sourd, je te dis ! Sourd ! Dur d’oreille, quoi !

- Sourd, petite chérie, c’est vite dit… Mettons plutôt, petite chérie, que je perds progressivement la capacité d’utiliser les informations envoyées à destination de mon oreille gauche, non ?

- Changeons de place alors ?

- Non merci, je préfère rester à côté de la fenêtre, pour regarder le paysage

- Et dans notre chambre alors, pourquoi tu te couches toujours à droite… à cause du radiateur ?

- Mais non, petite chérie… à cause de mon appareil respiratoire, de la prise de courant, de la table de nuit, de la lampe de chevet… et tout ça, quoi ! Pour ne pas déranger, quoi !

imagine.


Un suicide bloque les trains à destination de Jemelle


Encore !

Un suicide rural bloque les trains qui se dirigent vers Ottignies, Gembloux, Namur, Givet, Marloie et

- Suicide au tracteur ou à la longe ?

- Suicide au train !

Jemelle et

se dirigent ensuite vers Libramont, Arlon, le Luxembourg, la France, la Suisse ou l’Italie. A la hauteur de Watermael-Boitsfort.

Les trains sont-ils déviés par Louvain ?

Ou par Jette, Ternat et Denderleeuw ? Et se perdent-ils dans les Ardennes flamandes ?


Sous un train ou dans un train ?

- Sous, évidemment !

On ne se suicide pas dans un train ? On ne se pend pas dans les toilettes d’un train régional ou communautaire ? On ne se suicide pas à la carabine dans les couloirs d’un train fédéral ? On n’absorbe pas un flacon de médicaments dans le wagon restaurant d’un train international ?

- Peut-être… Ça le ralentira peut-être… mais ça ne l’empêchera pas de rouler et d’arriver à destination !


On se jette sous un train ! Dans la Brabant ou dans le Namurois ! C’est plus simple ! Sous le regard opaque des vaches !

Mais on ne se jette quand même pas en dessous de n’importe quel train. En fonction du temps qu’il fait (le soleil

- Tu le fuis ou tu l’aimes bien, douchka ? Ta position n’est pas très claire à ce sujet…

- Pour pouvoir le fuir, il faut bien qu’il existe, non ?

ou la pluie), on choisit de se faire écraser par un train néerlandophone qui va à la mer ou

d’un train francophone à destination de l’Ardenne.


Et voilà, c’est fini ! Moyen ezali lisusu te !

Nous n’irons plus en Ardenne, à Nassogne, à Coumont… Mais où prend-on le train qui va à Kinshasa, à Matadi ou à Kasangulu ? Et quel est le terminus de cette autre ligne de chemin de fer qui, dans le temps, se rendait à Kpalimé en passant par Badja ?


Faut-il obliger les trains à rouler la nuit, pour ne pas se faire remarquer ?