mardi 4 mai 2010

AnaCo 2 - Je suis le Président-Fondateur de la branche congolaise de la famille (Bracofa)

Didier de Lannoy
Vieux Didier s'intronise président-fondateur de la branche congolaise de la famille
(avec Zora Lee et bus 96) Dépêches de l'agence de presse privée Ana et le Congo (AnaCo) - Série 2
Deuxième compil de dépêches (déchaussées, divagantes, yoyotantes) de l’agence de presse privée AnaCo : recueil de non-dits, de cartes postales électroniques, de clichés de famille et de « cartons de château » résolument nunuches… dans lesquels, avant sa crevaison, Vieux Didier raconte à sa façon, en se donnant toujours le beau rôle, la vie dure qu’il a menée à Motema Magique et s’applique à faire des mignardises et des chatouilles à presque tout le monde parce que (le contraire aurait été trop risqué) « on ne peut quand même pas dire du mal des pendards de sa propre bande » Nassogne (Badja), Matonge (Bruxelles), 2006-2007
Extraits - En vrac


Sur l'agence AnaCo, voir aussi:
http://anaco1.blogspot.com/

et
http://anaco3.over-blog.net/


Sur le Congo, voir aussi (notamment):
----------------

Je suis le président-fondateur de la branche congolaise de la famille

Avant « mes évènements de Kinshasa» en 1986 (à savoir l’abattage et le dépeçage et le brûlage de deux grosses valises et de vingt-cinq à trente années de vieux manuscrits rongés par les cancrelats et les vers de bois) (ça se passait un 21 juillet, si ma mémoire est bonne, dans le jardin de la maison de l'Etat que nous habitions à l’époque à Kinshasa
- Plus rien d’autre ne m’intéressait… que de vivre avec toi… le plus longtemps possible (notre « contrat » portait d’abord sur une seule année, non ? puis il a été prolongé de quatre ans, puis il est devenu un contrat « à durée indéterminée »…) ! Pourquoi me serais-je passionné pour autre chose que toi ! Tu marchais pieds nus ! Tu étais pleine d’énergie et de santé ! Tu sentais bon ! Tu ne te maquillais jamais ! Tes yeux brillaient ! Tu étais pure (ce qui ne veut pas dire que tu étais vierge), entière, absolue ! Tu n’étais pas raciste ! Tu dansais tellement bien ! Tu étais gourmande mais pas trop difficile ! Tu frimais mais tu n’étais pas bêcheuse ! Tu avais déjà tiré à la carabine (celle de ton père), conduit un camion (celui de ton père) et piloté un avion (celui de ton père) ! Tu mettais les gens à l’aise et tu les amenais (mais, à mon avis, tu étais encore très fragile et tu ne disposais pas, à l’époque, d’une bonbonne de cynisme qui t’aurait permis de survivre à tous les miasmes) à te confier tous leurs secrets (dont tu ne savais pas trop quoi faire après) ! Tu fumais beaucoup (des Ambassades ordinaires et des « Ambassades spéciales ») et tu picolais déjà pas mal ! Tu te débrouillais plutôt bien en lingala ! Tu te promenais, le cul nu, sous un seul pagne (et tes seins se trémoussaient en liberté sous ton top presque transparent) ! Tu ne minaudais pas et tu ne pleurnichais jamais ! Tu avais « cassé ton bic » mais tu écrivais des poèmes ébouriffants (que tu ne voulais pas me laisser lire mais que je lisais quand même… avant que tu ne les jettes, avec mes vieux manuscrits, dans « le feu qui brûle ») ! Tu apprenais à piler le pondu et le pili-pili ! Tu avais deux petites dents de vampirette mais elles ajoutaient encore à ton charme (et, de toute manière, tu n’en avais rien à cirer) ! Tu me disais, avec insolence et fierté, que ta grand-mère française avait été « bonne chez les De Coster », une famille belge qui, disait-on, appartenait à la « bonne société » tandis que tes ancêtres espagnols règnaient sur les remparts de Jativa ! Tu aimais faire des surprises et offrir des cadeaux (et tu les emballais avec grâce et enthousiasme) ! Tu me cadonnais un foulard de soie (amarante ou turquoise) ou une « horloge à faire des rêves émerveillants » ! Tu adorais prendre le volant de « Pénélope » ! Tu t’accroupissais, te troussais et faisais pipi dans un champ de maïs près de l’Institut supérieur des sciences médicales, avenue de la Victoire ! Tu ne craignais pas Dieu (et tu avais quelques faiblesses pour Satan) ! Tu étais une vraie kinoise ! Tu étais la plus belle ! Tu étais la plus gaie ! Tu aimais tellement plaire ! Je voulais te présenter à tous mes amis, à tous mes voisins, à tous mes collègues ! Je voulais passer tout mon temps à t’aimer ! Et je voulais que tout le monde t’aime ! Le reste ne comptait plus !
au n°16 de l’avenue Major Vangu, appelée aussi avenue du Comité urbain, dans la « zone » de la Gombe)… avant ces évènements, disais-je, quand j’écrivais, j’utilisais des noms de maquisard, des moumoutes, des postiches, des cagoules, des noms de cuite et je n’avouais pas facilement
- La whonte ?
le nom de gradaille et de gentillâtre dont j’avais hérité mais
depuis quelques huit années déjà, depuis que je me suis remis à écrire
- Et pourquoi donc (s’inquièterait Béatrice Reynaerts) (dite Béa) ? Ça ne va plus avec Madame ?
- Meeeeunon (j’emprunte cette dénégation à un SMS de Françoise De Moor, la meilleure copine de Béa) ! Je voulais simplement me faire un peu de blé pour laisser quelque chose à ma femme et nos cinq enfants… et ça n’a pas marché ! Mais, ce faisant, j’ai retrouvé le goût et le plaisir des mots… et comme je m’emmerdais passablement au Service juridique de la Régie des bâtiments*… et que j’y ai quand même appris à manipuler un ordinateur (vaille que vaille, comme une machine à « écrire sans se salir les doigts », à copier-coller sans agrafer, à envoyer des lettres sans timbres à des copains et à des copines dans le monde entier et à archiver des textes qui ne trouvaient pas d’éditeur), j’ai continué à écrire… Et puis il commençait à se faire tard et Althusser
- Alzheimer douchka !
me guettait… et il était devenu grand temps, avant que les « esprits » ne me visitent, ne me dérangent, ne m’investissent et ne se mettent à diriger ma vie, que j’entreprenne de rédiger les « Mémoires d’Ana écrits par un courtisan » (qui n’est et ne peut être personne d’autre que moi)… et donc, depuis quelques années, je me suis mis à barbouiller, gribouiller, griffonner plusieurs tomes ébouriffants de trucs ébaubissants et de machins espatrouillants sur Motema Magique (même dans les « vieilles » histoires ayant échappé à l’autodafé, qui ont « ressurgi » du passé et que j’ai réécrites près de quarante ans après… ceux de mes « romans » bizarres qui avaient été « esquissés » alors qu’Ana était à peine née et dans lesquels, forcément, son existence n’était même pas « envisagée » : c’est ainsi que « Jodi » a gardé le nom d’une jeune Américaine rencontrée à New York dans les années 1964 mais s’est transformée, progressivement, en « Tomate verte de Valencia »… et que, dans « Jef », la petite fille qui, tous les soirs, venait se laver les mains, à côté des pisseurs, dans l’urinoir public du Busleidengang (rebaptisé, à tort ou à raison, « Impasse des Murmures »), vers les années 1962 ou 1963, lorsque je travaillais comme portier au Zoeloe Bar, à Leuven, est également devenue Ana… telle que je l’ai vue…
- Pédophile, douchka !
- Vue, regardée et distinguée seulement, petite chérie ! Et trente-cinq ans après, il y a prescription, non ?
pour la toute première fois, alors qu’elle avait à peine neuf ans…), pour Ana et même (malgré ses réticences et avec sa complicité… mais toujours en cachette d’elle) avec Ana…
depuis que je me suis remis à écrire, disais-je (et cessez donc de m’interrompre tout le temps), j’ai décidé d’assumer
- Et de revendiquer désormais mon appartenance à l’école congolaise de la dégoise et de l’écriture** !
pleinement mes turpitudes ataviques et de signer mes textes de ce nom-là… qui, après tout, est quand même aussi le mien : celui qui figure sur mon acte de naissance de citoyen, sur ma carte d’identité de citoyen et sur mon passeport de citoyen.
Et si ça en fait écumer
- « Bisquer » qu’ils disent, les gens de ce monde-là !
quelques-uns… que je porte le même nom qu’eux… j’en pète et j’en rote et j’en bande de plaisir !
- Que je me mette la main devant ton cul quand je pète, petite chérie ? Que j'acquière de bonnes manières !
- Tais-toi quand tu parles, douchka ! Ton haleine tue !

Donc, je m’appelle Didier de Lannoy
alias « Didier », pour un peu tout le monde,
alias « Ducon », pour un peu tout le monde aussi… et ça ne signifie pas nécessairement « Petit Duc »,
alias « de Lannoy », pour Denise, la Mère-chef
- De la noix ? s’étonnent et s’esbaudissent les parents et les amis d’In Koli Jean Bofane…
- Oui, comme le chanvre ! confirme Fossoyeur Jones, en se fendant la gueule et en se pourlèchant les babines…
alias « Monsieur de Lannoy », pour Bob Caiembe… qui me serre vigoureusement la main, me donne de sacrés coups de tête et ne ratera jamais une bonne occasion de se foutre gentiment de ma gueule,
alias « ddl » ou « DDL », pour les amis
et, plus particulièrement, pour mes anciens collègues de l’INEP ou du CIDEP-CPA à Kinshasa et de la Régie des Bâtiments à Bruxelles-Brussel, capitale sans pays,
alias « Douchka », pour Ana seulement,
alias « Mobudiééé », pour Ana aussi (mais heureusement, j’ai l’impression que ça lui est passé) quand il lui prenait de contester certaines de mes « décisions historiques » et qu’elle me considérait comme un foutu dictateur se prenant pour un insupportable « guide clairvoyant »,
alias « Pourriture », pour Henri Jouant… mais quelques autres personnes seraient également tentées,
alias « Mbwa mabe » ou « Szatan » ou « Monoko Mabe » ou « Sale Bouche », pour certains… je ne dirai pas pour qui… ils sont tellement nombreux,
alias « Mundele », « Bulanko » ou « Leucoderme », pour les Congolais qui ne connaissent pas mes autres noms
- Et « Mundele ngulu » ?
- Sans doute aussi, dans quelques villages …
alias « Mundele Madesu », pour les habitants des rues de Mpangu, Kanda-Kanda, Momboyo, à Kinshasa etc,
alias « Yovo » ou « Yovo Mofo », pour les habitants de Badja et de Todomé, etc,
alias « Pressé-Pressé », pour le professeur Mbulamoko Nzenge Movoambe,
alias « Vieux », pour Anselme Kaleme Tampi, alias Koko Anselme, et Jean Omasombo, mais pour eux seulement,
alias « Vié », pour Emongo Lomomba et Bibish Mumbu,
alias « Papa Didier », pour nos kokos… et aussi pour mes amis et connaissances du Quilombo et du gîte rural de Nassogne, au Togo,
alias « Grand-Papa » ou « Togbe »,
alias « Vieux Didier », pour ceux de mes amis et connaissances qui me témoignent, avec une certaine naïveté, de la tendresse ou du respect… et qui acceptent, imprudemment, de me faire confiance ou allégeance… mais, attention, tout le monde ne peut pas m’appeler « Vieux Didier », surtout pas les flics ou les curés, je ne le permettrais pas,
alias « Mutu na Biso », pour ceux qui comprennent ce que je veux dire… les autres, ça n’en vaut pas la peine,
alias « Le Peuple », pour moi-même seulement… il se fait, en effet, très bizarrement, que je suis le seul à me désigner de cette façon-là… quand je gueule à haute voix, à la Brasserie de l’Union ou au Tournant : « Le Peuple à soif ! »… et que personne ne se précipite à mon secours et que tout le monde, surtout Fabrice ou Odile, rechigne à me servir… et que personne ne m’offre à boire… sauf, peut-être, Jipéji ou Alain… ou Nordin, le « petit chouchou » d’Agnès à Valencia… qui est pratiquant (mais sans excès et ne refuse pas toujours un petit verre de vin) risque de me proposer
- C’est bon pour ta santé !
du thé à la menthe ou du soda… tandis que les citoyens normaux se demandent s’il ne serait pas temps d’achever le travail et d’ouvrir un nouveau et dernier chapitre de la révolution française,
alias « Le Mari de la Femme du Peuple », pour moi aussi seulement… mais je dois bien avouer que cette formulation-là « marche » encore moins bien que la précédente… tout de suite j’ai Lilith liesens, Ouardia Derriche et Marychelo Lopez sur le dos… et Antoinette Safu Mbakata et Malou Fontier et Joëlle Baumerder et Nadine Plateau ne sont sûrement pas loin… et les trois (Laget, Gérard, Legrand) ou quatre (la femme de Pablo) Nicole qui me connaissent aussi, et
je viens seulement d’avoir soixante-sept ans et
je souffre déjà, comme
- On critique, on critique, on critique ! Pendant près de vingt-sept ans, petite chérie ! Mais on finit toujours par ressembler à celui qu’on a toujours contesté ! Et par pâtir des mêmes maux !
Mobutu Sese Seko Kuku Gbendu wa Zabanga, le « Roi Christophe » du Zaïre, de la prostate et
je ne suis pas un fils de paysan, de marin, de mineur ou d’ouvrier et

Mon père n’a jamais été un équarisseur, ivrogne et violent, de la rue des Brasseurs ou de la rue de l’Ange à Namur et
ma mère n’a jamais travaillé comme
nettoyeuse-serveuse, commis de cuisine préposée à l’épluchage des pommes de terre et au récurrage des casseroles, vestiairiste ou madame-pipi dans une brasserie de La Plante ou comme
- C’était ça ou le trottoir ! Elle n’allait quand même pas rester à la maison toute la journée à ne rien faire !
ouvrière intérimaire dans une blanchisserie spécialisée dans le lavage des vêtements de travail, une industrie de transformation du bois, une usine de compostage, une entreprise d’élevage de volailles ou une fabrique de confitures des environs de Jambes et
son compagnon ne la battait tous les soirs parce qu’elle avait refusé
- Il avait menacé de lui ouvrir le ventre et de jeter son fœtus aux cochons !
d’avorter et

je n’ai pas non plus été écrasé par un bull-dozer
- Le conducteur s’est trouvé obligé de précipiter son engin sur les enfants ! Pour se défendre ! Ils lui jetaient des pierres !
de l’armée israëlienne qui « nivelait » des terres agricoles, des vergers et des potagers, des plantations de figuiers et d’oliviers, près du camp de réfugiés d’Al-Boureij, dans le secteur central de la bande de Gaza.

je suis le fils, conçu et né pendant « la drôle de guerre », du
lieutenant-colonel « d’aviation »
- Un « rampant », quoi !
Jean-Edouard de Lannoy, militaire de carrière, fils et petit-fils et arrière-petit-fils et, sans doute, arrière-arrière-petit-fils, etc
- Je suis le premier civil de la famille ?
de militaires de carrière, qui aurait tant aimé devenir full-colonel, puis général-major (et, de préférence, battre François Ier à Pavie et bouter les Français hors d’Espagne plutôt que de devoir réprimer des émeutes ouvrières dans le Borinage ou tirer sur la « canaille » à Grâce-Berleur), puis… et rester, toute sa vie durant, le « cavalier » élégant et le presque champion de concours hippiques qu’il avait été dans sa jeunesse, avant que, la deuxième guerre mondiale aidant, les chevaux ne soient tous équarris et remplacés par des autos blindées et des chars d’assaut, et de la
baronne Cécile de Heusch qui aurait mieux fait, sans doute, de se « décoincer », d’oublier ses « angoisses » de statut social
- J’ai déclaré un jour, à mes parents, qu’ils défendaient les intérêts d’une classe à laquelle ils n’appartenaient plus… à supposer qu’ils y aient jamais appartenu ! Jubilation dans la gentilhommière, eh !
à préserver et à « améliorer »… et de laisser tomber les ambittions matrimoniales qu’elle nourrissait pour ses enfants..

Bleuir davantage un sang qui avait été « appauvri » par son mariage avec un simple « de Lannoy » qui se prévalait, certes, d’armoiries (griffonnées sur un carton de bière par un étudiant fauché de l’académie des beaux-arts d’une ville-garnison de province ?) et d’un petit « de »… d’origine incertaine
- Un père, un grand-père ou un arrière-grand-père ou un arrière-arrière-grand-père n’aurait-il pas racheté, à très bon prix, au XIXe ou même au XXe siècle, quelques quartiers de noblesse en déshérence comme on achète « moins cher » des vieux meubles de style à un antiquaire en faillite ? Ou des « droits de pollution » aux Etats-Unis ? Avec, sans doute, une contribution financière de Franklin Delano Roosevelt dont on disait, dans la famille, qu’il était un lointain cousin ayant fait carrière aux Amériques et y ayant brillamment « réussi » dans les affaires ?
mais qui, ni empereur, ni roi, ni prince, ni prince-évêque, ni archiduc, ni duc, ni marquis, ni même comte
- Un nobliau ? Un hobereau de basse province ? Un simple « officier de cavalerie »… un « homme à cheval », pas même un chevalier ?
- Eh oui ! Et qui, par surcroît, portait le même nom qu’un boxeur à la célébrité douteuse dont le seul titre de gloire était d’avoir « battu » un champion (sans doute son adversaire avait-il été happé par une pieuvre alanguie, entraîné dans des eaux très profondes et travaillé au corps par une autre championne, Edith Piaf, qui savait dévorer une tortue à l’intérieur de sa carapace et lui avait, toute la nuit précédant le match, brouté l’asperge avec gourmandise et conviction), le grand Michel Cerdan… au dam de mes parents qui, à l’époque, n’avaient pas tellement apprécié d’être félicités chaleureusement par le facteur, le livreur de lait, le policier du quartier, le balayeur de rue, le charbonnier, le cordonnier, la boulangère et même le bedeau de la paroisse et la patronne de l’épicerie qui se trouvait alors… mais je confonds sans doute les temps et les lieux… à l’angle de la rue Willems et du square Gutenberg ! Extase et métastase !
ni même vicomte, ni même baron, ne portait aucun des véritables titres de noblesse reconnus par l’équivalent belgo-belge de l’ordonnance franco-française restauratrice du 25 août 1817… dont elle aurait pu s’enorgueillir… les ambitions matrimoniales, disais-je (mais arrêtez de m’interrompre tout le temps, je risque de perdre le fil de mon histoire !) qu’elle nourrissait
- Je leur ai dit aussi, à mes parents, qu’ils se comportaient comme des éleveurs de bétail, des maquignons ou des vétérinaires ! Euphorie au château, oh ! Tout le monde n’a pas un fils comme moi, ah !
pour ses enfants

et de « se lâcher » et de s’abandonner à sa seule véritable passion et de devenir (peut-être) une instrumentiste de grand talent,
co-propriétaires désargentés du château de Coumont (une simple « gentilhommière » ou un grand « pavillon de chasse », avec quand même un très joli parc, où je suis « bien né », en novembre 1939 et qui
- Enfin !
est aujourd’hui vendu, dépecé, partagé), rempli de pianos
- Voilà pourquoi, sans doute, pendant des années, j’ai haï la musique « classique » ! Une saloperie de musique de classe ! Comme le golf, l’équitation, le polo, la chasse, l’escrime, l’alpinisme, le patinage, l’aviron, le yachting, le surf, le tennis et le ski alpin étaient, pour moi, à l’époque, des sports de classe et le privilège de quelques-uns ! Tout comme le champagne, le cognac, le whisky écossais, le bridge, les échecs, la dinde, le sanglier, la truffe, le caviar, les huîtres, le foie gras, les manteaux en vison, la haute couture ou les « pralines belges » m’apparaissaient, à l’époque, comme des gâteries ou des amuseries pour dégénérés et autres prébendiers (combien de ventres creux ne fallait-il pas pour empâter un seul gros-gras du bide), l’apanage des boyards et des bourges !
- Et le taï chi et la capoeïra et la marche nordique, douchka ?
- Ça ne se pratiquait pas alors… On n’en parlait pas dans « L’Eventail »…
- Et le scrabble, douchka ?
- Le scrabble aussi ! A l’époque j’estimais que les échecs et le scrabble étaient des jeux de « bonne société », des jeux de cour et de courtisans, des jeux de castes, de chapelles, de coteries ! Je leur reprochais de ne pas être des jeux collectifs… auxquels tout le monde aurait pu participer, comme acteur ou comme spectateur !
- A l’époque, dis-tu… aurais-tu changé d’avis, douchka ?
- En ce qui concerne le scrabble, peut-être, petite chérie… mais c’est bien pour te faire plaisir ! Pour le reste, je pense que le monde, lui, n’a pas vraiment changé ! Et que, considérées à l’échelle de la planète entière, les inégalités entre les êtres humains (hommes et femmes) et les relations de domination et d’exploitation loin de s’atténuer, se sont sans doute encore aggravées, eh !
désaccordés, à Nassogne

Lors du retournement de son cadavre (et pour autant que les vents soient favorables) les odeurs de vieux jambon aigre-sec du grand Saint Monon, l’apôtre de Nassogne, le missionnaire irlandais venus convertir les indigènes ardennais (habillés de peaux de bêtes et honorant d’affreuses idoles) de la forêt d’Andage
- Le cercueil (abritant l’enveloppe charnelle du martyr, criblée de balles comme un poste de télévision de Mogadiscio, de Bagdad ou de Kaboul et cabossée comme une vieille cocotte minute de Bukavu, de Cali ou de Pristina) ne passait plus par la porte de la chapelle… et on a dû le faire sortir par la fenêtre !
se faisaient sentir jusqu’à Harsin, Ambly, Forrières (où habitent toujours, dans l’ancienne gare de chemin de fer, à proximité de la rivière, les descendants des loups d’Asie orientale qui avaient cassé la gueule du saint homme et lui avaient composté la poitrine et le bide à la kalachnikov pour une obscure histoire de drogue ou un trafic de vierges et de chérubins ou une magouille de viande de chasse braconnée) et Masbourg.
- Une caisse très difficile à ouvrir, même avec un pied de biche… et qui dégageait une puanteur épouvantable… On avait beau brûler de l’or de la myrrhe ou de l’encens… et se mettre des boulettes de chanvre indien dans les narrines… rien à faire… ça n’arrêtait pas de schlinguer la vieille charogne rancie…

en Ardenne, dans la province du Luxembourg, et
j’habite à présent la magnifique maison d’un maître-plombier, rue Maes, à Ixelles, judicieusement modernisée par cet ancien propriétaire : chauffage central à tous les étages, trois points d’eau, un WC et une salle de bain (en sous-sol) et
je suis l’ancien mari (séparé mais demeuré « en excellents termes ») de Denise Mputu (épouse, en secondes noces, de « Tonton Arnaud » qui a été rapidement adopté par tous les enfants et adoré par chacun des « kokos ») et
je suis le conjoint actuel, et le coquin toujours en activité, d’Ana Lanzas…
- Ana Lanzas Laget Girones Tortosa ! tient-elle à préciser…
alias « Muka »,
alias « Motema Magique »,
alias « Africana »,
alias « Tantine Betena »,
alias « Anacongo »,
alias « Catalogue », surtout pour Henri Kadiebwe et Bob Caiembe et Honorine et
- Pas tous les jours, quand même ! Seulement quand elle revient d’un vernissage à la « Maison du Livre »… ou que, sermonnée par Bruno Kasonga, elle décide de faire honneur à ses amis et de « bien s’habiller » ! nuancent Hono, Bob et Henri…
Charles Lundulla, Papa Mundabi, Junior, Jazz Moro, Jimmy
- Mobali ya ba Mama ! Chéri na bango !
et quelques autres clients du Carrefour,
alias « Petite chérie »,
alias « Bobonne »,
alias « Mère » ou « Mèré » ou « Méré », c’est selon,
alias « Mon amour, ma muse, mon dictionnaire »,
alias « Ma louve, ma tendresse, ma belle brocante, mon angoisse, ma mégère, ma gaîté, mon gang »,
alias « Mon immondice, ma charogne, mon remugle, ma décharge publique »
alias « Ma femme plus belle que la leur »
alias « Ma flore intestinale »
alias « Ma grenouille arboricole aux yeux gris-verts »,
alias « Ma tomate verte de Valencia » qui murit et rougit à partir du cœur, de l’intérieur,
alias « Mon être humain »,
alias « Ma décoiffée »
- Ta quoi ?
- Ma décoiffée ! Celle qui ne se couvre pas la tête, quoi ! Celle qui ne porte ni la cagoule, ni le voile, ni le foulard, ni la cornette, ni le képi, ni la tiare, ni le turban, ni la casquette, ni la couronne, ni le passe-montagne, ni même le chapeau de la reine d’Angleterre, quoi !
alias « Mon emmerdeuse »,
alias « Brujana »,
alias « Citoyenne »,
alias « Salope »,
alias « Iveco », disent les pisseuses et les jalouses,
- Et alias « Zora Lee », petite chérie ?
- Tu rigoles, douchka ? Jamais ! Moi, je suis une vraie femme ! Une femme avec des os à moëlle et de la bonne viande près des os ! Pas un fantasme fabriqué de toutes pièces, un puzzle, un collage, une éprouvette, une escroquerie ! Pas un personnage de tes romans !
alias « La pobrecita », disent les consolateurs baveux,
alias « La Femme du Peuple », dit Le Peuple,
- Une femme simple, quoi ?
- Mais non, douchka, j’aime le luxe… (que je n’ai jamais pu s’offrir) ! Mais pas « les gens qui vont avec » !
alias « SuperAna », dit Antonio Lanzas,
alias « Ma Veuve » ou « La Veuve », dis-je ou dit-on… cela dépend des circonstances, si je suis déjà
- Comment veux-tu que je meure, petite chérie, en une seule fois ou en plusieurs morceaux ?
- Fais pas chier, meurs vite !
mort ou pas,
alias « L’exfiltreuse », depuis qu'Ana s'est pointée à Badja et m'a fait ramener à Bruxelles par les "services" … mais (à l’horizontale, sur une civière) pas comme prévu (à cheval, sur la monture d’un cavalier Kotokoli) dans le scénario de base... et
je suis également le papa d’Hortense, Nadine, Eric, Djuna et Lianja et le grand-père de Sukina, Kako, Percy, Tensia, Maëlle, Lohile et Nyssia et
- Avec une « tige bâtarde » aussi, j’imagine, douchka ? Un rejet ? Comme dans toutes les grandes lignées ? Comme tous les Blancs qui ont fréquenté des « femmes libres » à Kinshasa ?
- C’est possible mais je ne le crois pas ! Si tel était le cas, cette pousse-là, ce ne serait jamais rien d’autre qu’un morbac, une plante parasite, une balle perdue ou une tromperie ! Tirer un coup avec une persilleuse, ce n’est pas fonder une sainte famille, que je sache, eh ! Un môme ça se fait à deux, non ? Pas dans le dos des gens, petite chérie…
ma femme et mes enfants ont décidé que leur pays était le Congo et
- Djuna et Lianja aussi ?
- Djuna sans doute… Lianja, on verra bien…
j’ai librement choisi de prendre aussi la nationalité de ma femme et
de mes enfants et
je me suis intronisé président-fondateur de la branche congolaise de ma famille et
- Voici mon grade, mon titre, mes champs de bataille et mes terrains de chasse… avec deux résidences principales, l’une à Ixelles-Matonge et l’autre à Kin-Malebo… et plusieurs résidences secondaires aussi, à Valencia et à Paris (ces deux-là, je les emprunte à Ana), à Carcassonne (chez Claude et Lieve, les parents de nos filles), à Lagos (chez Kankwenda Mbaya et Iyofe Isasi), à Eivissa (chez Françoise et Alain) (chez Carmen et Sole), etc… et un espace de liberté dans la gentilhommière de mes beaux-parents, à Nassogne, au Togo !
- La branche « congolaise », douchka ? Disons plutôt la branche « belgo-congolaise », non ? Et d’ailleurs ça ne s’arrête même pas là…
- Belgo-hispano-franco-togolo-congolaise, si tu préfères, petite chérie ! Nandimi yango !
c’est Eric de Lannoy, notre fils aîné, qui, en vertu du droit coutumier
- Et Djuna et Lianja ?
- Leur tour viendra !

A moins que nos grandes filles, Hortense et Nadine ne se réfèrent à la reine Nzinga Mbandi des royaumes de Ndongo et du Matamba et aux Amazones du royaume d’Abomey ou ne se prévalent des discours contestataires de Lilith Liesens, de Ouardia Derriche, de Marychelo Lopez, de sainte Marie-Madeleine, de Louise Michel, d’Angela Davis, de Cristina Sanchez, d’Antoinette Safu Mbakata, de Rigoberta Menchu, de Rosa Luxembourg, de Malou Fontier, de Dolores Ibárruri Gómez, de Frida Kahlo, d’Ulrike Meinhof, de Nawal Saadawi ou de Winnie Mandela et n’invoquent le principe intangible de l’égalité entre tous les êtres humains, hommes et femmes

me remplacera, un jour ou l’autre, comme « chef de famille » et
vous êtes tous tellement gentils et
- Il faut dire que tu n’es pas toujours commode, douchka ! Les gens se méfient ! Ils ont peur de se faire insulter ! Ils sont tellement gentils parce qu’ils craignent de recevoir des coups…
- Des mots, oui ! Je leur envoie des mots, pas des coups ! Ma « faible constitution physique » m’a toujours interdit de jouer les gros bras, non ? Et m’a souvent réduit à la non-violence et au respect des droits de l’homme (ou de la femme) le (ou la) plus fort(e), non ? Et depuis que j’ai travaillé comme portier au Zoeloe Bar, (heureusement qu’il y avait Paulo Carter au vestiaire, à qui je pouvais toujours faire appel) j’ai vachement appris à me « commettre » et à négocier, non ?
- Ouais, mais tu es quand même une grande gueule et une sale bouche ! Et je dois reconnaître que, pour le malheur de tes proches (et aussi de tes lointains), tu ne te débrouilles pas trop mal dans le maniement des armes dont tu disposes : les mots qui vitriolent et les petites phrases qui assassinent ! Et ce n’est pas toujours facile, pour moi, d’être la femme d’un tueur…
je vous emmerde tous, épouse-amante, frères et sœurs, fils et filles, amis et amies, parents et voisins, ex-collègues et anciens « chefs » de service, buveurs de Jupiler (ou de Tembo ou d’Eku) et de Primus (ou de Leffe ou d’Awoyoo), tous pendards de ma propre bande, et
j’appose ici, résolument, ma griffe et
- On ne tourne pas la page, on la déchire et on la brûle ! Et on s’applique du pili-pili sur le zizi ! Pas du yaourt ni des rondelles de concombre !
toc dans la culotte !


------------------------

* Contrairement au bruit que ferait courir le Service du personnel de la Régie des Bâtiments, le fonctionnaire du Service juridique et du Service de formation habitant au n°20 de la rue Maesstraat à Ixelles-Elsene existe toujours. Entièrement retraité, il s’appelle à présent Vieux Didier.

** Ben oui, c'est le Congo qui m'a réappris à écrire et m’en a rendu l’envie ! Le Congo des quados, des kadhafis, des ballados, des ngembos, des shégués, des « roulages », des taximen, des chargeurs de taxibus, des chauffeurs de fula-fula, des mbilas et des ngandos, des pasteurs et des représentants légaux d’églises du réveil, des chefs de quartier, des sapeurs, des catcheurs, des phaseurs, des basketteuses et des footballeurs, des couturières et des cambistes, des cireurs de chaussures, des fabricants de faux (et de vrais) cachets et d’enseignes (et de visas), des poussateurs
- Jalousie à bas ! Ecrasons lentement !
des orpailleurs, des sentinelles, des ligablistes et des tenanciers de cybercafés, des mamans commerçantes du Marché Central ou du Marché Gambela (situé sur l’avenue du Sport, dans la commune de Kasa-Vubu), du Marché Bayaka (au croisement des avenues Assossa et Kasa-Vubu, dans la commune de Ngiri-Ngiri) ou du Marché Somba Zigida (ou
- C’est plus érotique !
Simba Zigida) (au croisement de l’avenue Dima et de l’avenue du Plateau dans la commune de Kinshasa) ou du Marché de la Liberté (à Masina), des patronnes de ngandas (on se donne rendez-vous chez Mère Anto, chez Tantine Ana, au Nganda Césarine, etc), des vendeurs de noix de cola, d’œufs durs et d’aspirines à la sortie des bars, des vendeurs de cigarettes
- Spéciales ou ordinaires ?
à la tige, des coiffeurs, des tresseuses
- Songi-songi ?
- Mabe !
des dépanneurs en informatique, des réparateurs de chaussures, de frigos, de téléviseurs, de climatiseurs, de voitures, de bateaux et d’avions, des sorciers qui (après avoir tâté du grand séminaire) sont devenus (avec la plus grande distinction) docteurs en sociologie ou en anthropologie d’une université catholique, des danseuses de groupes d’animation, des vendeuses de petits tas de tomates et de pili-pili sur le trottoir, des « ivecos », des londonniennes, des « boma l’heure » et
- Abuoo ?
- Pia !
des fiotis-fiotis. Celui des musiciens, des créateurs de bandes dessinées, des concepteurs de motifs de pagnes, des sculpteurs et des peintres dits « populaires » (Luambo Makiadi le grand maître, Evoloko Joker et Djuna Djanana, Asimba Bathy, Chéri Samba, Sim-Simaro, Syms, Freddy Tsimba, Ray Lema et Pascal Kongo dit Paki, Champro
- Je n’en savais rien, Asimba vient de me l’apprendre, Champro King est mort depuis déjà longtemps !
King, alias "Champro-Mitterrand-de-Monaco" qui faisait couler le « Rio de Suba-Suba » dans les couloirs de la « Tempeta de Oro », à l’entrée de Yolo-Nord, près de chez Djo Mali et de la maman de Marie Tumba, à cent mètres du camp Kauka, et pas très loin non plus, même à pied, de ma première maison kinoise, la maison « Fonds d’avance » que j’avais louée, il y a pas mal d’années, à un fonctionnaire absolument charmant, frère du défunt propriétaire, dont j’ignorais à l’époque qu’il était aussi « administrateur » dans un des services de sécurité de Mobutu, au n° 16 de la rue de Mpangu, là-même où Jeff Kibonge Mafu Gento était venu, en fin d’après-midi, avec plusieurs joueurs de foot et des catcheurs sudistes
- Heureusement que tous les branleurs et les glandeurs du quartier (avec lesquels on organisait des batailles de seaux d’eau) se sont mobilisés pour défendre le « prof » ! Yolo-Nord contre Yolo-Sud ! J’étais pourtant un fervent supporter de l’équipe de Gento, non ?
- Quelle équipe ?
- Vita, quoi ! alias V-Club !
- Pourquoi Vita ?
- Parce que Mandala Mandar, mon DG d’alors, défendait les couleurs du Daring, alias Motema Pembe, eh !
donner une bonne leçon à ce petit Blanc dont on lui avait rapporté qu’il fréquentait Marie Moke et qu’il avait même déposé deux casiers de bière dans la parcelle d’un oncle, à Yolo-Sud, pour « kokanga lopangu »). Celui du Tout Puissant OK Jazz, de Los Nickelos, de Langa Langa Stars, du Trio Dasufa (Commandant Danga, Caporal Murumba Suplesse et Abula Ngando Fasco), de Minzoto Wella-Wella, du Club 53 (celui des « Casques bleus » dont on disait qu’elles versaient du Roche 4 dans le verre des michetons) et du Club 16, du Self-Control, de Tonton Mbaki, de l’A .S. Vita Club, et de Motema Pembe, de 1.2.3. (Franco) et de 11.12.13 (Joker), de Do et de César (alias « Qui Saura »), de « Jeunes pour Jeunes », de « Disco-Magazine », de « Yaya » et… bien sûr, évidemment, pourquoi le taire, comment ne pas le dire… des écrivains congolais (et, surtout, kinois) de la vie « au taux du jour » : Achille Ngoye, alias Père Ngoye (les nuits de Kinshasa racontées dans le quotidien « Salongo » : des chroniques chaudes comme des mikate, signées N.T., on se les arrachait tous les matins !), Yoka Lye Mudaba (les très célèbres « lettres d’un kinois à l’oncle du village » ! et, à présent, les « confidences de chauffeur de ministre » faites à l’hebdomadaire « Le Potentiel »), feu Kisinga, alias « Kis » (dont les « commérages » paraissaient dans « Salongo », tout comme les chroniques de Ngoye), Mweya Tol'ande qui signait Mweta… Et de la vague venue après : Vincent Lombume Kalimasi (qui n’a rien d’un cadet et que je me reproche d’avoir « rencontré » si tard), Marie-Louise Bibish Mumbu (ses « obsessions », sa « fratrie », ses « chansons sans air »), Fiston Nasser
- Alias Finamwa !
Mwanza (ses « ex » et son « bouger »)… Voici mes maîtres et mes maîtresses ! Je ne me suis pas trompé d'école et mon diplôme a toute sa valeur !